• L'oeil:
    Attention

     

    "L'oeil est le sens de la beauté physique, et l'oreille est par excellence le sens de la beauté intellectuelle et morale".

    Marmontel "Éléments de littérature"*

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  • Les maladiesIl y a plusieurs maladies dans la vie. Par exemple, la maladie de ne rien prendre au sérieux. C'est une maladie bénigne, elle n'atteint aucune fonction vitale.
    Il existe une maladie incurable, celle de la perfection. Tout doit être fait au mieux et le mieux ce n'est jamais ça, jamais, jamais. C'est un mal éprouvant pour l'entourage.

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  • Sorry angel
    Sorry so
    Sorry angel
    Sorry so

    C'est moi qui t'est suicidée
    Mon amour
    Je n'en valais pas la peine
    Tu sais
    Sans moi tu as décidé
    Un beau jour
    Décidé que tu t'en allais

    Sorry angel
    Sorry so
    Sorry angel
    Sorry so

    Le compte avait commencé
    A rebours
    Etait-ce vertige déveine
    Qui sait
    Un voyage un aller seul
    Au long court
    D'où l'on ne revient jamais

    Sorry angel
    Sorry so
    Sorry angel
    Sorry so

    Moi j'aurais tout essayé
    Mon amour
    C'était vraiment pas la peine
    Je sais
    Que c'était foutu d'avance
    Mon amour
    Je n'ai ni remord ni regret

    Sorry angel
    Sorry so
    Sorry angel
    Sorry so

    C'est moi qui t'est suicidée
    Mon amour
    Moi qui t'ai ouvert les veines
    Je sais
    Maintenant tu es avec les anges
    Pour toujours
    Pour toujours et à jamais

    Sorry angel
    Sorry so
    Sorry angel
    Sorry so...

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  • Il a froid, enfile une robe de chambre rouge, s'assied sur une chaise, regarde la jeune femme endormie. Dans le plus clair bonheur, dort un chagrin. Une masse de désespoir. Une fatigue bien trop grande. Une fatigue telle qu'aucun repos, jamais, n'en saura venir  à bout. Une masse de neige qui glisse sur le cœur, d'un seul coup. Il se lève, s'habille, rassemble ses affaires. Sort. Il a laissé une lettre...

    "Je vous regarde. Je vous vois dans cette chambre, dans la lumière de cette neige, dans la blancheur de ces draps. Je vous regarde et je vous en veux de m'apaiser à ce point. Nous sommes trop semblables, trop proches l'un de l'autre. Je désire qu'à présent nous inventions cette distance qui fait défaut. Il y a des chemins en moi, des impatiences. Je dois les épuiser. Il y a des enfances en vous, d'autres visages dans votre visage. Laissez-les venir au jour, fleurir et se faner. Je ne vous demande pas de m'attendre. Il n'y a pas d'autre attente que de vivre. Vivez donc, mariez-vous, pourquoi pas. L'erreur nous est nécessaire. Peut-être devrez-vous en passer par là, par cet égarement au plus loin de vous, dans l'imaginaire d'un couple, d'une famille. Cela serait sans incidence sur cette chose entre nous. Bien peu de gens savent aimer, parce que bien peu savent tout perdre. Ils pensent que l'amour amène la fin de toutes misères. Ils ont raison de le penser, mais il ont tort de vivre dans l'éloignement des vraies misères. Là où il sont, rien ni personne ne viendra. Il leur faudrait d'abord atteindre cette solitude qu'aucun bonheur ne peut corrompre. L'amour que je vous porte est sévère. Il a ruiné par avance tout ce qui pourrait m'en guérir. Mettons-le à l'épreuve, voulez-vous.

    Il y a une clef dans cette enveloppe. Elle ouvre la porte d'un phare abandonné, en Bretagne. J'y rassemblais, dans l'enfance, toutes mes peines. Un vrai trésor. Gardez-la. Ne vous en servez qu'une fois, quand l'heure sera venue. Dans deux ans, dans vingt ans, peu importe. Ce savoir vous sera donné par instant ou par grâce: ce ne sont là qu'un seul et même mot. J'en serai à mon tour informé, de la même invisible manière."

    Elle range la lettre dans un sac. Elle ne la relira plus.
    Elle attendra. Elle sait qu'elle attendra d'une attente toute légère.

    Christian Bobin

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  • Chromatics, en savoir plus

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