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Par Cruella dans La tendresse, c'est seulement de la cruauté qui se repose le 16 Septembre 2016 à 17:51La vie :
Nous sommes tous, dans les fictions continues de nos vies, dans nos mensonges, dans nos accommodements avec la réalité, dans notre désir de possession, de domination, de maîtrise de l'autre, nous sommes tous des romanciers en puissance. Nous inventons tous notre vie. La différence, c'est que moi, je te dis que j'invente, je la vis. Et que, comme toute créature, elle échappe à son créateur. (...)La vie m'échappe, elle me détruit, écrire n'est qu'une manière d'y survivre - la seule manière. Je ne vis pas pour écrire, j'écris pour survivre à la vie. Je me sauve. Se faire un roman, c'est se bâtir un asile.
Camille Laurens
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Par Cruella dans La tendresse, c'est seulement de la cruauté qui se repose le 14 Septembre 2016 à 10:39
Elle aimait à converser avec les malheureux, connaître leurs opinions sur la vie, leurs plaintes, leurs perplexités. Son cœur s’inondait de joie chaque fois qu’elle constatait chez ses interlocuteurs ce vif mécontentement qui, tout en protestant contre les coups du sort, cherche avec ardeur la solution des grands problèmes de l’humanité. Toujours plus large et plus divers, le tableau de la vie avec ses luttes se déroulait devant elle. Partout et en tout elle voyait la tendance cynique à tromper l’homme, à le dépouiller, à tirer de lui le plus de profits possible. Et elle voyait aussi qu’il y avait de tout en abondance sur la terre, tandis que le peuple était dans la misère et végétait à demi affamé, au milieu d’innombrables richesses. Dans les villes, il y avait des temples remplis d’or et d’argent inutiles à Dieu, et sur le parvis, les miséreux grelottaient, attendant en vain qu’on leur fît l’aumône. Elle avait déjà vu ce spectacle autrefois, les opulentes églises, les chasubles brodées d’or des prêtres, les taudis des pauvres et leurs guenilles infectes ; mais alors elle trouvait que c’était tout naturel, tandis que maintenant, elle considérait cet état de choses comme outrageant pour les pauvres, à qui, elle le savait bien, la religion est plus nécessaire qu’aux riches.
Maxime Gorki *
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Je ne scruterai pas tes voies,
Mon aimée : tout s'est accompli.
J'étais nu-pieds, tu me chaussas
De cheveux et de larmes -
De leur pluie.
Je ne demande pas combien
T'auront coûté ces huiles.
J'étais nu - alors tu m'as ceint
Des vagues de ton corps,
Comme une île.
Plus légers que l'herbe mes doigts
Vont effleurer ta nudité.
Tu m'appris - moi qui étais droit -
La tendre inclinaison, en tombant à mes pieds.
Dans tes cheveux laisse m'enfouir,
De lin ne m'enveloppe pas trop.
Myrrhophore ! à quoi bon la myrrhe ?
Tu m'as baigné toi-même,
Telle un flot.Les poésies d'amour de Marina Tsvetaieva
26-31 août 1923*
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