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    Un phénomène inexplicable venait d'avoir lieu sous ses yeux. Un carrosse s’était arrêté devant l'entrée, la portière s'était ouverte ; se pliant en deux, un monsieur en uniforme avait sauté dehors et avait gravi le perron en courant. Quelle fut l'horreur et en même temps la stupéfaction de Kovalev quand il constata que c'était là son propre nez ! À ce spectacle extraordinaire, sa vue fut bouleversée. Il sentait qu'il ne pouvait pas se tenir debout, mais, tout tremblant comme dans un accès de fièvre, il décida d'attendre à tout prix que l'autre regagnât son carrosse.
    En effet, deux minutes plus tard, le nez ressortit.
    Il portait une tunique brodée d'or, avec un grand col officier et un pantalon de daim ; au côté, une épée. Son chapeau à panache lui donnait le rang de conseiller d’État. Tout indiquait qu'il allait rendre visite à quelqu'un. Il regarda des deux côtés, cria "Avance !" au cocher, monta et disparut.
    Le pauvre Kovalev faillit devenir fou. Il ne savait que penser d'un événement aussi étrange. Comment était-il possible, en vérité, qu'un nez qui, hier encore figurait sur son visage, ne pouvant ni marcher ni rouler en carrosse, se retrouvât en uniforme ?

    "Le nez" Nikolai Gogol *
    Traduction de Vladimir Volkoff

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    Un jour j’étais au bar entre deux courses et j’ai vu cette femme. Dieu ou quelqu’un d’autre n’arrête pas de créer des bonnes femmes et de les jeter dans les rues, et celle-là a le cul trop gros et celle-ci a les nibards trop petits et cette autre est cinglée et cette autre a de la religion et celle-là encore lit dans les feuilles de thé et celle-là arrête pas de péter et celle-ci a ce gros tarin, et cette autre a les jambes cagneuses…
    Mais de temps en temps une femme s’amène, en pleine fleur, une femme qui fait carrément péter sa robe… une créature sexuelle, une calamité, la fin de tout. J’ai levé les yeux et elle était là, tout au bout du bar.

    "Le Postier" *

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