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elle portait une perruque blonde platine
et elle se fardait les joues et se poudrait le reste
et avec son tube de rouge elle se dessinait une énorme bouche rutilante
et son cou était plein de plis
mais elle avait encore le cul d'une jeune fille
et ses jambes étaient sans défaut.
elle portait des collants bleus et je les lui
enlevais en la troussant, et tandis que la télé
clignotait je la pris debout.
et comme je la pilotais tout autour de la chambre (je baise une tombe, pensais-je, et je la ramène à la vie, c'est merveilleux
aussi merveilleux
que de manger des olives vertes
à trois heures du mat
tandis que la moitié de la ville brûle)
je me mis à jouir.vous les jeunots gardez nos pucelles
mais donnez-moi des vieilles en chaleur
perchées sur de hauts talons
avec des culs qui eux ont oublié de vieillir.
plus tard je te laisserai
ou je prendrai une cuite terrible
ce qui revient au même.nous avons durant des heures bu du vin et regardé la télé
et quand nous sommes allé au lit
dormir pour de bon
elle a enlevé son dentier
pour la nuit.
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En vivant dans une ville où l'on avait arraché des oiseaux à l'azur pour les plonger dans le noir et dans une famille où l'on jetait du silence sur les plaies des âmes, j'appris à ne désespérer de rien. Il pouvait toujours se trouver un trésor au fond des ténèbres. Rue des Mésanges, rue des Hirondelles, rue des Alouettes, rue des Pinsons, rue des Moineaux : sur les plaques émaillées des noms de rues, peut encore s'entendre le chant des oiseaux sauveteurs.
C. Bobin "Prisonnier au berceau" *
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