• Sans la force d’une personnalité qui s’affirme, d’un " moi " conscient, les meilleures qualités de l’homme apparaissent comme débiles et froides, ne sont qu’une idée abstraite. Tout caractère actif et moral présuppose une force de mal, de l’égoïsme, mais domptée. Tout comme, dans le monde physique, une force doit, pour devenir énergie, consommer ou transformer en sa propre forme une quantité correspondante d’énergie antérieure (par exemple la chaleur se transformant en lumière, le mouvement mécanique en chaleur), ainsi, dans le monde moral de l’homme tombé sous l’ordre de la nature, la possibilité du bien, que recèle son âme, ne peut se manifester qu’après avoir consommé ou transformé en soi l’énergie antérieure de l’âme. Or, cette énergie dans l’homme naturel, c’est l’énergie de la volonté qui s’affirme, l’énergie du mal ; c’est elle qui doit être réduite en puissance pour que la nouvelle force du bien, au contraire, passe de la puissance à l’acte. Le bien essentiel est un don divin, mais, pour qu’il se manifeste effectivement en l’homme, il faut que la volonté personnelle qui tend à s’affirmer elle-même, soit transformée par un effort, qu’elle soit domptée et ramenée à l’état de puissance. C’est ainsi que chez un Saint le bien en acte suppose le mal en puissance : l’homme s’élève si haut en sainteté, parce qu’il aurait pu, aussi, être grand dans le mal ; il a surmonté cette force du mal, il l’a soumise au principe suprême, cette force est devenue un fondement du bien.

    V. Soloviev

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    Le coeur est une petite maison, même pas une maison, une niche, même pas une niche, un abri pour les moineaux. Le coeur n'a qu'une contenance réduite. Une joie qui bat des ailes le remplit tout. Il n'y a plus de place pour autre chose.

    Christian Bobin *

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