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    Il ne sert à rien de gaspiller notre énergie à avoir peur des diables, des démons et des fantômes qui surgissent la nuit parce que finalement, nous ne rencontrons jamais rien de plus terrifiant que les monstres qui vivent parmi nous.

    Dean Koontz *
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  • Il faisait une chaleur torride J’ignore le nombre de degrés, quarante, cinquante ou davantage, je sais seulement qu’elle était longue, désespérément égale, accablante. Le soleil était énorme, incandescent, terrible, comme si la terre s’en fût approchée et serait bientôt consumée par ce feu impitoyable. Les yeux se refusaient à regarder. La prunelle, petite et rétrécie, petite comme un grain de pavot, cherchait en vain de l’obscurité sous l’ombre des paupières baissées, le soleil pénétrait l’enveloppe fine et envahissait le cerveau fatigué.

    Mais, malgré tout, on était mieux comme ça, et longtemps, quelques heures peut-être, je marchai les yeux fermés, en entendant la foule remuer, en entendant le piétinement des pieds d’hommes et de chevaux, le grincement des roues de fer broyant les petites pierres, l’haleine oppressée et haletante et le bruit des lèvres sèches. Mais je n’entendais pas de paroles. Tous gardaient le silence, comme si c’eût été une armée de muets qui avançait, et quand quelqu’un tombait, il tombait en silence, les autres se heurtaient contre son corps, se relevaient en silence et, sans se retourner, avançaient, comme si tous ces hommes muets eussent été en même temps sourds et aveugles ; je bronchais aussi et je tombais, et alors j’ouvrais les yeux involontairement, et ce que je voyais me semblait une fiction sauvage, délire pénible de la terre en démence. L’air surchauffé frémissait, sur le point de fendre les pierres frémissaient aussi silencieusement, et les rangs éloignés des hommes à un tournant du chemin, les canons et les chevaux se séparaient de la terre et, sans le moindre bruit, oscillaient comme une masse gélatineuse, — comme si c’eût été une armée d’ombres immatérielles et non d’hommes vivants qui marchait. Le soleil énorme, rapproché, terrible, avait allumé sur chaque canon de fusil, sur chaque plaque de métal un millier de petits soleils éblouissants et, de toutes parts, des côtés, d’en bas, ils pénétraient dans les yeux, ardents, aiguisés comme des baïonnettes chauffées au blanc. Et la chaleur desséchante, brûlante, entrait dans le fond même du corps, dans les os, dans le cerveau, et il semblait parfois que ce qui se balançait sur les épaules n’était pas une tête, mais un globe bizarre, extraordinaire, lourd et léger, étranger et terrible.

    "Le rire rouge" Leonid Andreïev

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