• en plein milieu de la nuit je me réveille
    décapité
    les flancs en sang
    le corps couvert de morsures
    et de mes jambes blanches je repousse les
    draps tandis que les sirènes hurlent
    et qu'on entend un coup de feu.

    je vais dans la cuisine
    me faire couler un verre d'eau
    pour détruire le rêve du cafard
    pour détruire le cafard.
    une tempête vient du Nord
    tandis que l'homme de l'appartement
    d'en face
    enfonce son pénis dans le con
    de sa fille
    de 4 ans.

    j'entends les sirènes
    j'allume un cigare
    et le fourre entre les lèvres de
    ma tête coupée.
    c'est une moitié de cigare
    desséché
    un Medalist Naturale, un n°7.

    je reviens dans la chambre
    avec une bombe.
    j'appuie sur le déclencheur
    ça siffle. je
    m'arrête,
    je pense aux combats d'autrefois
    aux amours mortes.

    beaucoup de choses se passent dans l'obscurité
    cependant demain le soleil se lèvera,
    et tu prendras une contre-danse si tu te
    gares du côté pair de la rue
    le jeudi
    et du côté impair
    le vendredi.

    l'efficacité du soleil et de la
    loi
    son une barrière contre la folie.
    quelque chose me mord.
    je suis en train de devenir fou
    et du coup j'asperge presque mes
    draps de lit.

    je me retourne
    regarde le miroir sans reflet -
    le cigare
    le ventre qui me lâche
    moi
    le vieux.

    je ris.

    c'est bien
    qu'ils ne sachent pas.

    je prends ma tête

    et la visse sur mon
    cou.

    je me glisse entre les draps
    et je ne me rendors pas.

    Charles Bukowski *

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  • Le peuple est sans doute l'animal imbécile qui se laisse conduire dans les ténèbres quand on ne lui présente pas quelque chose de mieux

    Jean le Rond d'Alembert

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  • Telle est bien en effet notre nature : tout le mal qui a lieu ici-bas, nous en sommes informés. Chaque matin, le journal nous lance en pleine figure son lot de guerres, de meurtres et de crimes, la folie de la politique encombre nos pensées, mais le bien qui se fait sans bruit, la plupart du temps nous n'en savons rien. Or cela serait particulièrement nécessaire dans une époque comme la nôtre, car toute oeuvre morale éveille en nous par son exemple les énergies véritablement précieuses, et chaque homme devient meilleur quand il est capable d'admirer avec sincérité ce qui est bien.

     
    Stefan Zweig *  *
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