• CE QU’ON VOIT DANS LES YEUX D’UNE MAÎTRESSE

                                                  

    O ma belle brune aux yeux bleus,
    Vagabonde enfant des Bohèmes,
    Laisse-moi lire dans tes yeux,
    De ton regard les longs poèmes.

    Derrière le rideau des bois
    Le soleil va cacher son orbe ;
    Assoupis un moment ta voix
    Et les refrains de ton théorbe.

    Et dans l’océan de tes yeux
    Laisse voguer ma fantaisie ;
    Sous les plis de leurs cils soyeux
    Mon œil se perd et s’extasie ;

    Leur azur calme et souverain
    Reflète pour moi tout un monde,
    Assis, radieux et serein,
    Dans sa grandeur suave et monde ;

    Des forêts que vient effeuiller
    L’âpre sirocco des savanes,
    Où passe le brun chamelier
    En conduisant les caravanes.

    De longs fleuves dont les palmiers
    Ombragent les flots et les berges ;
    Des pelouses où les ramiers
    S’abritent sous les herbes vierges ;

    Tout un Éden mystérieux
    Ivre de sa splendeur première,
    Où le firmament curieux
    Mire en souriant sa lumière ;

    Voilà ce que dans tes grands yeux
    Je vois, lorsque ravi, je penche
    Sur l’ambre de ton front soyeux
    Mon œil d’où le rêve s’épanche.

    Puis, au-dessus de ces splendeurs,
    Comme le soleil sur le monde
    Brille dans ses chastes candeurs
    Ton amour naïve et profonde.

    Étienne Eggis *

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  • Chut ! L'amour est un cristal qui se brise en silence.

      Serge Gainsbourg

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