•  

     

    Les pauvres ont un plumier, creusé dans un bloc de hêtre et fermé par un couvercle coulissant qui se coince à tous les coups. Il y a aussi des plumier en carton bouilli verni noir avec des fleurs dessus, très jolis, mais ceux_là font gonzesse, on les laisse aux filles. Les riches ont des trousses en cuir imitation croco que tu dirais du vrai, avec dedans, des petites brides pour tenir en place les crayons et tout le bazar, vachement bien foutues, tiens, il y a la bride pour le taille crayon, la bride pour la gomme, la bride pour le compas, si tu te trompes et que tu essaies d'enfiler un truc à une place qu'est pas la sienne, ça marche pas, y a rien à faire, finalement être riche, c'est pas tellement marrant, en plus qu'ils ont des beaux habits qu'il ne faut pas qu'ils salissent, des pull-overs avec des dessins dessus, des pantalons de golf que nous on appelle des culottes à chier dedans, s'ils filent un coup de pied dans un gros caillou pour jouer au foot, crac, ils s'écorchent les belles tatanes en cuir jaune. Nous, nos affaires, on les bourre en vrac dans nos plumiers, nos tabliers noirs, on n'a pas les jetons de les dégueulasser, ils sont faits juste pour ça, et nos tatanes, c'est des galoches avec la semelle en bois, quand tu cavales sur les pavetons, tu dirais la grande guerre, et quand tu loupes le ballon, et que le copain prend ça sur l'os du devant de la jambe, là où qu'il y a juste la peau et pas de viande, qu'est-ce que ça fait mal, la vache !

     
    "Les doigts pleins d'encre"  François Cavanna *
    Partager via Gmail

    votre commentaire
  •  

    Le seul endroit où l’on pouvait se détendre un moment était le bar, au rez-de-chaussée du bâtiment d’habitation. Mais même là, tout était glacial. On n’y vendait pas à boire et il n’y avait jamais eu de serveur. On pouvait simplement s’y rendre avec une bouteille d’alcool et s’installer au comptoir. Boire et humer une cascade de soutiens-gorge de toutes tailles accrochés à un poteau, entre le comptoir et le plafond, tous porteurs d’une dédicace de leur ancienne propriétaire. C’était là une curieuse tradition de la base : les femmes qui y séjournaient laissaient en partant cet élément de leur lingerie au bar, comme pour susciter des rêves érotiques chez les chercheurs du pôle. Victor s’était effectivement senti émoustillé. Ses mains s’étaient tendues d’elles-mêmes vers ces dentelles rigides,enveloppes de formes si nécessaires et agréables aux hommes.Bien que désormais vides, elles éveillèrent chez lui, lorsqu’il les effleura du bout des doigts, une sensation printanière. Il lui sembla respirer un parfum de cerisier en fleurs.

    Andrei Kourkov "Les pingouins n'ont jamais froid"

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  •  

     

     

    Vivre au milieu des livres et des tableaux, c’est vivre dans le murmure de l’indicible et des questions qui n’appellent pas de réponses spécialement informées. S’il fallait se précipiter sur l’encyclopédie à chaque fois qu’on ouvre un roman ou qu’on regarde une toile, le quotidien finirait par savoir tout ce qu’il faut savoir du monde et par ignorer tout ce qu’il devrait connaître de lui-même.

    "Hopper, l'horizon intra-muros"  Franz Bartelt *

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  •  

    Le monde est contrôlé par à peu près six mille individus, soit 0.0001% de la population mondiale. Ce sont eux qui décident des marchés, des tendances, des dépenses, des besoins, des priorités. Bref, ils façonnent le système. Il s'agit de politiciens, certains militaires, et quelques milliardaires essentiellement.
    Pour accéder à ces fonctions, il faut beaucoup d'ambition et un amour immodéré du pouvoir, qui permet de supporter les sacrifices nécessaires et la pression démesurée.
    Ces deux facteurs sont les moteurs de ceux qui contrôlent le monde.
    Des moteurs pervers, car il s'agit de névroses. De déviance de personnalités déséquilibrées d'une certaine manière.
    Ainsi le monde est façonné par des déviants puissants.
    Comment notre planète ne pourrait-elle pas prendre une trajectoire de destruction ?
    Il faut se rendre à l'évidence.
    Il n'y a aucune fatalité religieuse.
    Rien qu'une logique animale.
    Ce sont les êtres les plus agressifs de notre meute qui ont pris les rênes et nous les suivrons aveuglément.
    Vers le précipice.

    "La théorie Gaïa"  Maxime Chattam

    Partager via Gmail

    votre commentaire
  •  

    (CERCLE MONARCHISTE LÉGITIMISTE)


    On connaît plus ou moins l’Histoire de France. Même si souvent on se rend compte que pour la majorité d’entre nous ça reste une connaissance assez légère. Mais bon, on a une idée générale. Et on imagine les rois qui passaient la journée avec leurs conseillers à prendre des décisions pour que tout roule dans le pays (en faisant un petit banquet de temps en temps pour dire de faire des pauses). Mais ils vivaient aussi leur petite vie, les rois, et ils avaient des centres d’intérêt dont on ne parle pas forcément dans les manuels scolaires.

    1. Louis XVI s'y connaissait pas mal en serrurerie

    Le roi qui s’est fait couper la tête, en plus d’avoir amélioré la guillotine en disant que ce serait peut être un peu plus coupant si on mettait la lame en biseau, appréciait de fabriquer des serrures. Oui, des serrures, et des clefs aussi. C’est un art de précision. Il avait son propre atelier et prenait des cours pour s’améliorer, mais il avait un peu honte de cette passion et n’en parlait pas autour de lui. Il avait sûrement peur que tout le monde lui fasse des blagues du genre « C’est quoi la clef pour réussir en serrurerie ?

    2. Louis XV était fan d'architecture

    Louis XV, l’arrière petit-fils de Louis XIV, n’était pas un grand passionné de politique. Il a plutôt délégué ses pouvoirs à sa famille pour faire ce qu’il aimait vraiment. Son truc à lui, c’était l’architecture. Il se posait dans son bureau et dessinait des plans. Il a notamment participé aux améliorations qui ont été apportées au château de Versailles pendant son règne. En même temps, quand on a une jolie maison comme ça, c’est pas étonnant qu’on s’intéresse un peu à la pierre.

    3. Louis-Philippe adorait le voyage

    Ca n’était pas à proprement à parler le roi de France mais le roi des Français, petite subtilité qui était importante pour le peuple. Lui, c’était un peu un bagpacker de l’époque. Il a voyagé dans le Nord de l’Europe, a passé un an à Cuba et vécu aux Etats-Unis avec des Indiens Cherokee.

    4. Louis XIII adorait les bivouacs

    Le papa de Louis XIV était un gros fan de tout ce qui était militaire, et il passait plus de temps dans les bivouacs avec ses soldats que dans son palais. Il avait aussi une belle collection d’armes. Il était aussi à fond dans la musique et la danse, et il a transmis tout ça à…

    5. Louis XIV qui était un pro de la danse

    En tant que bon fiston à son papa, Louis XIV maîtrisait la danse et jouait de la guitare pendant son temps libre. Et comme il était assez ouvert, il touchait aussi sa bille en théâtre, en jardins et en architecture.

    6. Louis XI adorait les animaux

    Pas mal de rois ont eu des animaux, mais lui il les aimait vraiment vraiment beaucoup. Il avait des chiens et des oiseaux qu’il emmenait partout avec lui et il n'hésitait pas à faire venir des animaux d’un peu partout, quitte aussi à en voler aux nobles.

    7. Catherine de Médicis était passionnée de sciences divinatoires

    Allez, un peu de girl power avec une reine qui a bien marqué l’Histoire. Son petit pêché mignon à elle, c’était tout ce qui était divination, astrologie et sciences occultes. Même si à l’époque tout cela était interdit, elle s’entourait de spécialistes en la matière, comme le célèbre Nostradamus. Un autre, l’astrologue Luca Gaurico, lui avait prédit qu’elle mourrait près de Saint-Germain, alors elle a toujours évité le coin, mais le jour où elle est décédée, l’aumônier qui est venu lui faire ses derniers sacrements s’appelait Julien de Saint-Germain.

    8. Henri II raffolait de parties de chasse

    « L'homme de Catherine de Médicis », comme on aime à l’appeler dans le milieu, adorait la chasse. Mais il adorait aussi Diane de Poitiers, sa favorite. Et comme la déesse antique de la chasse s’appelait elle aussi Diane, Henri a fait construire un des décors en son honneur chez lui pour faire d’une pierre deux coups.

    Finalement, dans leurs châteaux, là-haut, ils ne s’ennuient pas.

    Partager via Gmail

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique