-
On cogne avec des soleils
Rien ne s'accouple à rien ici
Et de tant d'animaux morts dans le cimetière aux
os effilés de ma mémoire
Et de tant de nonnes comme corbeaux qui se précipitent
pour fouiller entre mes jambes
La quantité de fragments me déchire
Dialogue impur
Une projection désespérée de la matière verbale
Rendue libre à soi-même
Naufrageant en soi-mêmeAlejandra Pizarnik *
votre commentaire -
Par Cruella dans La tendresse, c'est seulement de la cruauté qui se repose le 1 Juillet 2019 à 11:39
Sans cesse, les concepts esthétiques se transforment en questions ; je me demande : l’Histoire est-elle tragique ? Disons-le différemment : la notion de tragique a-t-elle un sens hors du destin personnel ? Quand l’Histoire met en branle les masses, les armées, les souffrances et les vengeances, on ne peut plus distinguer les volontés individuelles ; la tragédie est entièrement engloutie par les débordements d’égouts qui submergent le monde.
À la rigueur, on peut chercher le tragique enseveli sous les décombres des horreurs, dans la première impulsion de ceux qui ont eu le courage de risquer leur vie pour leur vérité.
Mais il y a des horreurs sous lesquelles aucune fouille archéologique ne trouvera le moindre vestige de tragique ; des tueries pour l’argent ; pis : pour une illusion ; encore pis : pour une stupidité.
L’enfer (l'enfer sur terre) n’est pas tragique ; l’enfer, c’est l’horreur sans aucune trace de tragique."Le rideau" Milan Kundera *
votre commentaire -