• VII - BÉATRICE ENCULÉE (2) 2/4

    Ô Fan ! comme j’aimerais que les femmes peu à peu perdent tous les hommes ! Vous croyez peut-être que ça m’amuse d’être un homme féminin totalement asservi à l’existence des femmes ? De loin j’aurais préféré me balader avec mes grandes épaules et ma bite sans importance, tirer pour rire, prendre toutes les femmes à la légère, les faire souffrir… Ou alors en être totalement détaché, viril mais sans arrière-pensée, tranquille dans soi-même, ou bien « hors de soi-même dedans », comme mon père, inhibé dans sa coquille, très loin des maelstrôms du moi et du monde à la fois, décollé de tout, seul dans une science-fiction psychique, sans aucune autre forme de contact ?
     Dès que je vois une femme, je pense avant tout le reste, immédiatement, à la prendre à même les moiteurs. Subconsciemment, j’ai envie vraiment de la faire jouir, de m’enrôler dans son vagin. Rien n’est plus immense que le bassin d’une femme. Je trouve la plupart des hanches très gothiques, énormes. C’est gigantesque, cette machine osseuse enrobée de muscles, de globes dont on peut épouser la forme avec deux mains pleines de frissons, ce roulement de caisse claire permanent, ce monument où bien s’accrocher, se le mettre sur soi, se le « passer » couché, faire asseoir sur votre épine ces ballons de bonheur. Quand on pense qu’on peut rentrer là-dedans, nous, avec notre misérable épieu de veines mauves ! C’est intenable. Je rentre dans une femme comme dans une Cathédrale.
     Fasciné comme je le suis par les croupes de femmes, les moindres nuances ne m’échappent pas : le poids d’une fesse ; la rotation des deux hémisphères ; les grumeaux de la peau près de la forêt ; les poils de torse d’homme velu dans l’entre-cuisse autour des lèvres ; la ligne montagneuse du flanc couchée (grandiose !) ; les distances variables entre l’anus et le trou d’amour ; les dégradés somptueux de colorations brunes à la fin même de la raie, bien après le fion, là où se termine le monde ; les frisettes des touffes, des brousses ; le sourire vertical jocondien ; le rose interne ; la différente mollesse des gaines de peau ; les odeurs qui passent du coq à l’âne ; les replis de soie là ; la sensibilité du vibraphone ; l’orifice mou rose mi-escargot mi-huître qui se referme et s’ouvre, comme un nombril dont le monde serait le centre…
     Et par-dessus tout, l’anus ! L’olive ! L’oignon mauve ! Le Sot-l’y-laisse ! Je ne comprendrai jamais les pédés. Ils n’amortissent pas l’extase. C’est des candides. S’il s’agit d’exacerber un trou de balle, la femme aussi a ce tour dans son sac. Les anus de femmes sont plus beaux. Leurs nouilles sont splendides. Les anus, c’est comme les nègres, c’est pas parce qu’on en a vu un qu’on les a tous vus. C’est un catalogue qu’il faudrait dresser. Du défoncé ocre foncé au petit mutin vert printemps, de la grosse prune en creux au chic rubis baveux, de l’hideux hémorroïdaire à la boulette d’Avesnes au milieu des spaghetti !…
     Bref ! Seriez-vous assez perspicaces, perspsychiatres même, pour mettre sur le dos de mes ascendances orientales mon idolâtrie de l’anus de femme ? Pétard ! Je n’ai rien hélas du gros crouille au gland bardé de merde d’elle. Le Sidi Bébeck qui défigure en un tour de zob le plus hermétique bijou. Enculer est un des actes les plus inconcevables et dont la grandeur est fondée sur son invraisemblance.
     Complètement intoxiqué ! Proctophile ! Proctophane total ! Les femmes forment une ronde d’anus. Toute femme est un trou ! Les femmes sont des enculées ! Je les adore ! Je suis obsédé : le seul mot « femme » me rend fou, c’est comme si soudain l’univers entier se transformait en vagin humide.
     Faut-il que les femmes soient tombées dans un état de déchéance irrémédiable pour qu’elles pensent à autre chose !… Si une femme belle ne pense pas à se faire baiser toute la sainte journée, je ne vois pas l’intérêt de son existence. Je suis dans ce sens le Divin Marquis : « Dans quelque état que se trouve une femme, soit fille, soit femme, soit veuve, elle ne doit jamais avoir d’autre but, d’autre occupation, d’autre désir, que de se faire foutre du matin au soir : c’est pour cette unique fin que l’a créée la nature. »
     On est loin d’une telle profession de foi, quoi qu’on en croie. Si les femmes sont plus faciles aujourd’hui, ce n’est pas pour jouir sans but, avec joie. Il y a toujours un péché féminin qui n’existe pas. Ce n’est qu’une liberté de parade, un faux corps libre. La philosophie féminine est tombée dans une telle déliquescence qu’elles ont toutes misé sur le corps con. Elles essaient toutes d’être fortes de l’extérieur, par défi, par arrivisme entre elles ; ce sont les autres femmes qu’elles veulent épater maintenant : bonne gouinerie secrète, latente, sournoise, et sans voyeur possible ! Faire bonne figure : voilà l’histoire ! Alors qu’à l’intérieur c’est complètement pourri, confus, paumé, vil, nul, mesquin… Le Body Building, c’est le Portrait de Dorian Gray.

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