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    Gutman est revenu de l'Exposition, quatre jours plus tard... la tête horriblement basse morveux, de la grimace aux talons Il n'avait remporté que des échecs
     - C'est encore plus juif, Ferdinand, que je l'avais imaginé !
    Il m'avouait, dans les sanglots, qu'il avait partout rencontré des Juifs d'un racisme effrayant tout bouillonnants de judaïsme dix par bureau trente par couloir -- C'est tout ce que tu trouves à m'apprendre ? dis donc granuleux ? Rien pour les Français alors ? Rien pour les enfants du sol ? Rien que des gardeschiots ? des vestiaires ?
     Je l'aurais désarticulé, je lui aurais retourné les yeux (globuleux, juifs).
     - J'en aurai jamais des danseuses alors ? J'en aurai jamais ! tu l'avoues. C'est tout pour les youtres ! Gueule donc ! traître !
     - Toutes les mignonnes, Ferdinand, veulent toutes se taper les youtres. Pour elles, les Juifs, c'est tout l'avenir
     Il dodelinait de la tête comme ça, comme un veau sans mère Il secouait ses oreilles immenses. Il se délectait de me faire souffrir ! Il était sadique, forcément...
     - Tu veux savoir l'effet que tu me causes ? tu veux savoir ? dis. vampire ?
     Il ne voulait pas que je lui explique. Il a su quand même -- Je vais te le dire, tiens, je connais un homme, moi, un homme qu'est des plus instruits un agrégé de philosophie ! C'est quelque chose ! Tu sais pas comment il se marre ? comment il s'amuse ? Avec des chiens ?
     Non, il savait pas.
    - Il s'en va comme ça sur le soir, le long des murailles dans les fortifications Il appelle un clebs de loin, un gros il le rassure, il le caresse d'abord, il le met bien en confiance... et puis il lui tâte les burnes... comme ça... tout doucement... le gland... et puis alors il l'astique... Le clebs il est tout heureux, il se rend, il se donne... il tire la langue... au moment juste qu'il va reluire... qu'il est crispé sur la poigne... Alors, tu sais ce qu'il lui fait ?... Il arrache d'un coup le paquet, comme ça, wrack !... d'un grand coup sec !... Eh bien toi ! tiens ! dis donc, ravage ! tu me fais exactement pareil avec tes charades... Tu me fais rentrer ma jouissance... Tu m'arraches les couilles... Tu vas voir ce que c'est qu'un poème rentré !... Tu vas m'en dire des garces nouvelles ! Ah ! fine pelure de faux étron ! Ah ! tu vas voir l'antisémitisme ! Ah ! tu vas voir si je tolère qu'on vienne me tâter pour de rien !... Ah ! tu vas voir la révolte !... le réveil des indigènes !... Les Irlandais, pendant cent ans, ils se sont relevés toutes les nuits pour étrangler cent Anglais qui leur en faisaient pas le quart de ce qu'on supporte, nous, des youtres ! Officiel ! Chinois ! Officiel !
     C'est pas d'aujourd'hui, tout compte fait, que je les connais, moi, les Sémites. Quand j'étais dans les docks à Londres, j'en ai vu beaucoup, des youpis. On croquait les rats tous ensemble, c'était pas des yites bijoutiers, c'était des malfrins terribles... Ils étaient plats comme des limandes. Ils sortaient juste de leurs ghettos, des fonds lettoniens, croates, valaques, rouméliques, des fientes de Bessarabie... Tout de suite ils se mettaient au gringue, ils avaient ça dans le grelot... à faire du charme aux bourriques... aux policemen de service... Ils commençaient la séduction, pour se faufiler dans leur Poste... Je parle des docks de "Dundee" pour ceux qui connaissent... où ça débarque les matières brutes, surtout des filasses et puis aussi la marmelade... Les "Schmout" ils se fendaient du sourire... Toujours plus près du policeman... c'était la devise.. Et puis que je te le flatte... que je l'amadoue... Et que je lui dis qu'il est fort... intelligent !... qu'il est admirable, la brute !... Un cogne c'est toujours Irlandais... Ça prend toujours le coup de mirage. C'est fat comme tous les Aryens... ça se bombe... Très vivement il est bonnard, le guignol, il se mouille d'une saucisse pour les youtres... à la pitié... il les invite... un coup au poêle !... une tasse de thé...
     Les Juifs, ils rentrent dans la guitoune, ils sont plus dehors... Dans la truanderie c'est eux qui se placent les premiers... Tout ça se passe sous une lance ! des cordes comme des bites ! au bord de la flotte jaune des docks... à fondre tous les navires du monde... dans un décor pour fantômes... dans la bise qui vous coupe les miches... qui vous retourne les côtes...
     Le Juif il est déjà planqué, les blancs ils râlent sous les trombes... Ils s'engueulent tous comme des chiens... Ils sont dehors, ils hurlent au vent... Ils ont rien compris... Voici comme ça se passe les débarcadères... Le bateau s'annonce... il approche du quai... il accoste... Le "second" monte à la coupée... comme juste les filins viennent aux bornes. Le rafiot cale dans les "fagots"... Tous les frimands sont tassés, une horde en bas... qui la grince je vous garantis... Ils attendent le "nombre"... la grelotte! ... Il en faut cinquante ! qu'il annonce...
     Alors, c'est un tabac féroce... les premiers qu'arrivent, oh hiss ! là-haut ! de la bordée, sont les bons... ceux qui peuvent foncer, grimper dans l'échelle... Tous les autres, tous ceux qui retombent, ils peuvent crever... Ils auront pas le saucisson... le "shilling" et la pinte.
     Y avait pas de pitié, je vous assure... C'est au canif que ça se règle... à la fin, pour les derniers... Un coup dans le fias... Fztt ! tu lâches la bride... la grappe s'écroule dans l'interstice... entre le bord et la muraille... dans la flotte ça s'étrangle encore... Ils s'achèvent dans les hélices... *

    "Bagatelles pour un massacre"

     

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