• "Les sept pendus" (extrait)

     

    Quand il comprit clairement que, pour lui, tout était fini avec la vie, qu’il n’avait plus devant lui que quelques heures d’attente dans le vide, puis la mort, il eut une impression bizarre. Il lui sembla qu’on l’avait mis à nu d’une manière extraordinaire. Non seulement on lui avait enlevé ses habits, mais aussi le soleil, l’air, le bruit et la lumière, la parole et la faculté d’agir. La mort n’était pas encore là et la vie semblait déjà absente; il éprouvait une sensation étrange, incompréhensible parfois et par fois intelligible, mais très subtile et mystérieuse.

     

    Leonid Andreïev

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