• L'oeil de Balzac

    Partout où le regard se pose, Paris cache un mystère. Les gens marchent le visage couvert d'un masque, les portails ne s'ouvrent pas, les ruelles nous mènes on ne sait où, des murs se dressent devant nos pas, quelqu'un va émerger des souterrains. Tout nous attire plus loin: toute apparence s'ouvre sur un abîme. Nous avons parfois l'impression que Paris est un océan: où que nous jetions la sonde, nous ne toucherons jamais le fond; il y aura toujours un lieu vierge, un antre inconnu, des fleurs, des perles, des monstres, une chose quelconque oubliée des scaphandriers. Balzac cherche à percer ce mystère: il dilate son œil à l'extrême; vorace, acéré, celui-ci vibre, scintille, possède les objets qu'il rencontre; son regard se tend jusqu'à recueillir la force visionnaire qui habite dans chaque recoin de la terre. Avec cet œil insatiable, Balzac se promène à travers la ville comme s'il n'était qu'un voyageur distrait, et pénètre de plus en plus profondément dans le corps gigantesque qui gît à ses pieds. Il plonge des yeux écarquillés dans les fissures restées ouvertes, les vides qui laissent entrevoir au moins une ombre du grand mystère. Il partage les passions de l'espion, les passions du voleur, les passions du policier, celles du juge, du joueur, du chasseur: toutes les passions du romancier moderne.

    Pietro Citati *

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