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  • Oh ! je fus comme fou dans le premier moment,
    Hélas ! et je pleurai trois jours amèrement.
    Vous tous à qui Dieu prit votre chère espérance,
    Pères, mères, dont l'âme a souffert ma souffrance,
    Tout ce que j'éprouvais, l'avez-vous éprouvé ?
    Je voulais me briser le front sur le pavé ;
    Puis je me révoltais, et, par moments, terrible,
    Je fixais mes regards sur cette chose horrible,
    Et je n'y croyais pas, et je m'écriais : Non ! --
    Est-ce que Dieu permet de ces malheurs sans nom
    Qui font que dans le coeur le désespoir se lève ? --
    Il me semblait que tout n'était qu'un affreux rêve,
    Qu'elle ne pouvait pas m'avoir ainsi quitté,
    Que je l'entendais rire en la chambre à côté,
    Que c'était impossible enfin qu'elle fût morte,
    Et que j'allais la voir entrer par cette porte !

    Oh ! que de fois j'ai dit : Silence ! elle a parlé !
    Tenez ! voici le bruit de sa main sur la clé !
    Attendez! elle vient ! laissez-moi, que j'écoute !
    Car elle est quelque part dans la maison sans doute !

     

    Victor HUGO 1802 - 1885 *

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    C'est pas d'aujourd'hui, tout compte fait, que je les connais, moi, les Sémites. Quand j'étais dans les docks à Londres, j'en ai vu beaucoup, des youpis. On croquait les rats tous ensemble, c'était pas des yites bijoutiers, c'était des malfrins terribles... Ils étaient plats comme des limandes. Ils sortaient juste de leurs ghettos, des fonds lettoniens, croates, valaques, rouméliques, des fientes de Bessarabie... Tout de suite ils se mettaient au gringue, ils avaient ça dans le grelot... à faire du charme aux bourriques... aux policemen de service... Ils commençaient la séduction, pour se faufiler dans leur Poste... Je parle des docks de "Dundee" pour ceux qui connaissent... où ça débarque les matières brutes, surtout des filasses et puis aussi la marmelade... Les "Schmout" ils se fendaient du sourire... Toujours plus près du policeman... c'était la devise.. Et puis que je te le flatte... que je l'amadoue... Et que je lui dis qu'il est fort... intelligent !... qu'il est admirable, la brute !... Un cogne c'est toujours Irlandais... Ça prend toujours le coup de mirage. C'est fat comme tous les Aryens... ça se bombe... Très vivement il est bonnard, le guignol, il se mouille d'une saucisse pour les youtres... à la pitié... il les invite... un coup au poêle !... une tasse de thé...
     Les Juifs, ils rentrent dans la guitoune, ils sont plus dehors... Dans la truanderie c'est eux qui se placent les premiers... Tout ça se passe sous une lance ! des cordes comme des bites ! au bord de la flotte jaune des docks... à fondre tous les navires du monde... dans un décor pour fantômes... dans la bise qui vous coupe les miches... qui vous retourne les côtes...
     Le Juif il est déjà planqué, les blancs ils râlent sous les trombes... Ils s'engueulent tous comme des chiens... Ils sont dehors, ils hurlent au vent... Ils ont rien compris... Voici comme ça se passe les débarcadères... Le bateau s'annonce... il approche du quai... il accoste... Le "second" monte à la coupée... comme juste les filins viennent aux bornes. Le rafiot cale dans les "fagots"... Tous les frimands sont tassés, une horde en bas... qui la grince je vous garantis... Ils attendent le "nombre"... la grelotte !... Il en faut cinquante ! qu'il annonce...
     Alors, c'est un tabac féroce... les premiers qu'arrivent, oh hiss ! là-haut ! de la bordée, sont les bons... ceux qui peuvent foncer, grimper dans l'échelle... Tous les autres, tous ceux qui retombent, ils peuvent crever... Ils auront pas le saucisson... le "shilling" et la pinte.
     Y avait pas de pitié, je vous assure... C'est au canif que ça se règle... à la fin, pour les derniers... Un coup dans le fias... Fztt ! tu lâches la bride... la grappe s'écroule dans l'interstice... entre le bord et la muraille... dans la flotte ça s'étrangle encore... Ils s'achèvent dans les hélices...
    Dans le fond du hangar, l'agent de la puissante compagnie, le "Soumissionnaire", il attend que ça soit prêt, que ça finisse le tabac, en patientant il casse la croûte, posément, sur une caisse à la renverse...
     Je le vois toujours, jambon... petits pois... celui qu'on avait... dans une grosse assiette en étain... des petits pois gros comme des prunes... Il quitte pas sa cloche, sa pelisse, sa grosse serviette aux "manifestes"... Il attend que tout se tasse... que le pugilat cesse... il bronchait pas... Il ne pressait jamais les choses. Il se régalait jusqu'au bout...
     -- Ready. Mr. Jones ? qu'il interpellait à la fin... quand le calme était rétabli...
     Le Second répondait :
     -- Ready Mr. Forms !...
     Les youtres ils parvenaient toujours après la bataille à rentrer quand même dans les soutes... à s'infiltrer dans les cales avec les "papiers", avec le cogne de service... Ils se ménageaient un petit afur autour des treuils, à tenir le frein... Ça grince... ça hurle... et puis ça roule... Et l'Angleterre continue !... Les palans montent et gravitent. Et les plus cons ils sont retombés entre la muraille et le cargo avec une petite lame dans le cul...

    " Bagatelles pour un massacre " *

     

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