• PACIFISME (2/2)

     

    5. LA PAIX DANS LE MONDE ET LA PAIX EN EUROPE

    Les buts du pacifisme religieux sont absolus et simples — les buts du pacifisme politique relatifs et multiples. Chaque problème politique exige une prise de position particulière du pacifisme.

    Il y a trois types principaux de guerre : la guerre d’attaque , de défense et de libération.

    Tous les pacifistes sont des adversaires de la guerre de conquête ; le chemin pour la combattre est clairement déterminé : une assurance réciproque des États pour une défense commune contre les briseurs de paix. Une telle organisation, telle qu’elle est planifiée aujourd’hui par la Société des Nationsdans le pacte de sécurité, protégera à l’avenir les peuples des guerres de conquête et leur épargnera en même temps des actions de défense individuelles.

    Bien plus difficile est le problème de la guerre de libération. En effet celle-ci est dans la forme une guerre d’attaque — mais dans l’essence une guerre de défense contre une conquête rigidifiée  . Un pacifisme qui rend la guerre de libération impossible, prend ainsi le parti de l’oppresseur. D’un autre côté, la légitimation internationale de la guerre de libération serait un blanc-seing pour les guerres de conquête.

    En effet, la libération des peuples et des classes opprimées est le prétexte préféré de toutes les guerres de conquête ; et comme partout il y a des peuples, des fragments de peuple, des races et des classes qui se sentent opprimés ou qui le sont réellement, un pacifisme qui permettrait

    aujourd’hui la guerre de libération, serait en pratique illusoire.

    Deux théories s’affrontent donc ici : le pacifisme conservateur des peuples saturés, dont le but est la lutte contre chaque briseur de paix, ainsi que le maintien du status quo et des rapports de force en présence — et le pacifisme révolutionnaire , dont le but est une ultime guerre mondiale, pour

    la libération des toutes les classes, de tous les peuples et de toutes les races opprimés, et avec elle l’anéantissement de toute future cause de guerre, et la fondation de la république mondiale pacifiste.

    Le pacifisme conservateur a son siège dans la Société des Nations genevoise — le révolutionnaire dans F Internationale moscovite.

    *

    Le pacifisme genevois veut aujourd’hui maintenir la paix, sans aplanir la matière des conflits qui menace de mener à une guerre future ; le pacifisme moscovite veut accélérer l’explosion internationale, afin d’instaurer pour le futur un royaume de la paix assuré.

    Il est à craindre que Genève sera trop faible pour maintenir la paix — et Moscou trop faible pour l’instaurer. C’est pourquoi les deux tendances menacent de par leur radicalisme la paix mondiale.

    Une issue partielle à ce dilemme consiste en un pacifisme évolutionnaire , dont le but est une déconstruction pas à pas de l’oppression nationale et sociale, avec un maintien simultané de la paix. Ce pacifisme, cheminant comme une corde frêle au-dessus d’un double abîme, requiert la plus haute adresse politique de la part des leaders et une grande compréhension politique de la part des peuples. Mais il doit être recherché par tous ceux qui veulent sincèrement la paix.

    *

    Les deux problèmes du futur, relatifs à la paix, les plus difficiles sont : le problème indien et le problème australien ^. Dans la question indienne (qui est un cas particulier  de la question coloniale en général) la volonté d’indépendance politique de la nation culturelle indienne, et la volonté britannique de la garder dans sa communauté de nations, demeurent apparemment irréconciliables l’une avec l’autre. Cette situation va inciter les peuples asiatiques (et semi-asiatiques) à s’unir un jour avec l’Inde pour un grand combat de libération.

    La question australienne (qui est un cas particulier de la question de l’immigration dans le Pacifique) tourne autour de l’impossibilité pour les Mongols d’entrer à l’intérieur des zones de peuplement anglo-saxonnes  et aux conditions d’entrée sur le territoire drastiques réservées aux migrants asiatiques. Le but de cette loi était de favoriser au maximum l’immigration européo-occidentale et de réduire au minimum le plus strict l’immigration asiatique.

     La forte croissance de la population des Mongols est disproportionnée en regard de leur manque en zones de peuplement, et menace de conduire un jour à une explosion dans l’océan Pacifique, si aucune soupape de sûreté ne leur est ouverte. D’un autre côté, les Australiens blancs savent qu’une admission des Mongols les pousserait à court terme au rang de minorité. Le fait de savoir quelle solution sera trouvée pour ce problème, si la Chine devient un jour aussi armée que le Japon, est incertain.

    La solution pacifique de ces problèmes mondiaux est l’une des très difficiles tâches des pacifistes britanniques, asiatiques et australiens.

    Les pacifistes européens doivent cependant clairement reconnaître qu’une solution guerrière à ces questions est plus probable qu’une solution pacifique, mais qu’il leur manque la puissance et l’influence pour empêcher ces guerres menaçantes.

    *

    Ce constat clarifie la mission du pacifisme européen : il n’a pas la puissance de pacifier la Terre entière— mais il a pleinement la puissance d’offrir à l’Europe une paix durable, en résolvant la question européenne et en évitant à son continent d’être impliqué dans ces conflits futurs, en Asie et dans le Pacifique. Par conséquent, le pacifisme politique européen doit apprendre à limiter ses buts et à différencier ce qu’il ne peut que souhaiter — de ce qu’il peut aussi atteindre. Sans outrepasser ses forces, il doit d’abord lutter sur son propre continent pour une paix durable et laisser les Américains, les Britanniques, les Russes et les Asiatiques maintenir la paix dans les parties du monde qui leur échoient. Mais en même temps, tous les pacifistes du monde doivent rester en constant contact les uns avec les autres, dans la mesure où beaucoup de problèmes (avant tout le désarmement) ne peuvent être résolus  internationalement, et dans la mesure où le pacifisme international doit chercher à éviter, et à régler les conflits entre ces complexes mondiaux.

    En comparaison avec ces risques de guerre est-asiatiques, les problèmes européens de paix sont relativement faciles à résoudre. Aucun obstacle insurmontable ne se dresse sur le chemin vers la paix européenne. Personne ne pourrait gagner quoi que ce soit à une guerre européenne — mais tous

    auraient tout à y perdre. Le vainqueur sortirait de ce meurtre de masse mortellement blessé — et le vaincu anéanti.

    C’est pourquoi une nouvelle guerre européenne ne pourrait naître que de par un crime des militaristes, de par l’inconscience des pacifistes et l’imbécillité des politiciens.

    Elle peut être empêchée si dans chaque pays les bellicistes sont tenus en échec, les pacifistes remplissent leur devoir, et les hommes d’État protègent les intérêts de leurs peuples.

    *

    La protection de la paix en Europe, qui est aujourd’hui devenue les Balkans du monde, forme un pas en avant essentiel vers la paix mondiale. Tout comme la Guerre mondiale est née en Europe — de même la paix mondiale pourrait peut-être aussi naître un jour en Europe.

    En aucun cas on ne peut penser à une paix mondiale, avant que la paix européenne ne soit ancrée dans un système stable.

    6. LE PROGRAMME DE PAIX DE LA REALPOLITIK

    Le risque de guerre en Europe se divise en deux groupes : le premier est fondé sur l’oppression nationale — le second sur l’oppression sociale.

    Aujourd’hui la question des frontières et la question russe menacent la paix européenne. —

    L’essence de la question des frontières consiste en ceci que la plupart des États et des peuples européens ne sont pas satisfaits de leurs frontières actuelles, dans la mesure où elles ne correspondent pas aux exigences nationales, économiques ou stratégiques des nationalistes. Un changement pacifique des frontières actuelles est impossible de par leur présente signification  : les nationalistes de ces États insatisfaits préparent donc un changement de frontière violent via une nouvelle guerre, et contraignent leurs voisins au réarmement.

    La question russe s’enracine aujourd’hui dans le fait qu’à la frontière ouverte est-européenne se tienne une puissance mondiale, dont les leaders reconnaissent que leur but est de faire chuter violemment  le système existant en Europe. Pour atteindre ce but, ils entretiennent avec de l’argent l’irrédentisme social européen et espèrent bientôt être en mesure de pouvoir adjoindre à ces fonds de propagande des troupes soviétiques, pendant le déclenchement de la révolution européenne.

    Pour des raisons principielles, la Russie est une adversaire du pacifisme actuel , elle se réclame de méthodes militaristes et organise une armée forte pour, avec son aide, changer fondamentalement la carte du monde, du moins en Europe  et en Asie. Dès que cette armée sera assez forte, elle e mettra sans aucun doute en marche contre l’Ouest.

    *

    Ces deux problèmes, qui s’affrontent mutuellement en des points isolés , menacent quotidiennement la paix de l’Europe. Chaque pacifiste européen doit s’en démêler et essayer de les prévenir.

    Le programme paneuropéen 60 est le seul chemin pour empêcher ces deux guerres menaçantes, avec les moyens de la Realpolitik, et pour protéger la paix européenne. Son but est :

    1. La protection de la paix européenne interne via une convention d’arbitrage, un pacte de sécurité, une alliance douanière et une protection des minorités paneuropéens.

    2. La protection de la paix avec la Russie via une alliance défensive paneuropéenne, via la réciprocité de la reconnaissance, de la non-ingérence et de la garantie des frontières, un désarmement commun et une collaboration économique, tout autant que via une déconstruction de l’oppression sociale.

    3. La protection de la paix avec la Grande-Bretagne , l’Amérique et l’Asie de l’Est , via une convention d’arbitrage obligatoire et une réforme régionale de la Société des Nations.

    *

    Le programme paneuropéen est la seule solution possible au problème européen des frontières. En effet, l’incompatibilité de toutes les aspirations nationales, tout comme la tension en Europe, entre les frontières géostratégiques, historico-économiques, et nationales, rend un encadrement juste des frontières impossible. Un changement des frontières  aplanirait les anciennes injustices, mais leur y substituerait de nouvelles.

    Voilà pourquoi n’est possible une solution au problème des frontières européen qu’à travers sa neutralisation.

    Les deux éléments de cette solution sont :

    A. L’élément conservateur du status quo territorial, qui stabilise les frontières existantes et empêche ainsi la guerre imminente ;

    B. l’élément révolutionnaire de l’aplanissement progressif des frontières en termes stratégiques, économiques et nationaux, qui détruit le germe des guerres futures.

    Cette protection des frontières, alliée à leur déconstruction, préserve la structure formelle de l’Europe, tandis qu’elle change leur essence . De sorte qu’elle protège simultanément la paix présente et future, ainsi que l’épanouissement économique et national de l’Europe.

    L’autre risque de guerre en Europe est le danger russe.

    La militarisation russe provient d’un côté de la crainte d’une invasion antibolchévique, qui serait soutenue par l’Europe — et de l’autre côté de la volonté de mener, sous le signe de la libération sociale, une guerre d’attaque contre l’Europe.

    C’est pourquoi le but du pacifisme européen doit être de protéger simultanément la Russie d’une attaque européenne et l’Europe d’une attaque russe. Le premier n’est possible qu’à travers une sincère volonté de paix — le second à travers une supériorité militaire. L’Europe peut tout de suite atteindre cette supériorité militaire, sans augmentation de son armement, via une alliance défensive paneuropéenne.

    Le pacifisme européen n’a cependant pas le droit de laisser dégénérer cette suprématie militaire en course à l’armement [173], il doit

    plutôt en faire la base du désarmement et de l’entente russo-européens.

    L’Europe n’a pas la possibilité de changer l’attitude politique des détenteurs de pouvoir russes, dont le système est expansif. Comme elle ne peut pas convaincre ceux-ci de faire la paix, elle doit les y contraindre. Quand un voisin est pacifiquement disposé, et l’autre belliqueusement, le pacifisme exige alors que la supériorité militaire se situe du côté de la paix. Un renversement de ce rapport signifie la guerre.

    C’est une illusion de beaucoup de pacifistes que de voir dans l’affaiblissement de leur propre armement le chemin le plus sûr vers la paix. Sous certaines circonstances la paix exige le désarmement — sous d’autres circonstances cependant, l’armement. Si par exemple l’Angleterre et la Belgique avaient disposé d’armées plus fortes en 1914, la proposition de médiation anglaise aurait alors immédiatement eu, avant la catastrophe, plus de chances d’être acceptée.

    Si notamment un peuple passe aujourd’hui du pacifisme au refus du service de guerre, tandis que son voisin guette l’occasion de l’agresser, il n’encourage pas ainsi la paix, mais la guerre.

    Si un autre peuple augmente son armement pour assurer sa paix et par là même provoque un voisin pacifique dans une course à l’armement — il n’encourage pas ainsi la paix, mais la guerre.

    Chaque problème de paix demande un traitement individuel. C’est pourquoi l’Europe ne peut pas utiliser aujourd’hui les mêmes méthodes de paix vis-à-vis de l’Angleterre et de la Russie.

    La paix avec Y Angleterre, dont la politique est stable et pacifiste, peut s’appuyer sur des accords — la paix avec la Russie, qui se trouve en pleine révolution et qui ne renie pas ses plans guerriers à l’encontre du système européen, requiert une protection militaire.

    Il serait tout aussi non politique et non pacifiste de s’en remettre à des accords vis-à-vis des Soviétiques — que de s’en remettre à la flotte vis-à-vis de l’Angleterre. En revanche, le pacifisme européen doit en chaque instant se tenir prêt pour une Russie pacifiste qui désarme et renonce sincèrement à ses plans d’intervention, tout comme il doit se tenir prêt à faire face, à l’instar de l’Angleterre pacifiste.

    *

    Les pacifistes d’Europe ne doivent cependant jamais oublier que la Russie réarme au nom de la libération sociale et que des millions d’Européens percevraient une invasion russe comme une guerre de libération. Plus cette conviction s’étend chez les masses européennes, plus cette guerre devient menaçante.

    Tout comme les risques nationaux de guerre ne peuvent être durablement chassés que par une déconstruction de l’oppression nationale, ce risque social de guerre ne peut être chassé que par la déconstruction de l’oppression sociale.

    L’irrédentisme social européen ne renoncera à l’Internationale moscovite que si la preuve pratique lui est apportée du fait que la situation et le futur des travailleurs dans les pays démocratiques soient meilleurs que ceux des travailleurs soviétiques. Si le communisme réussit à apporter la preuve contraire, alors aucune politique extérieure ne pourra prémunir

    l’Europe contre la révolution et le rattachement à la Russie soviétique.

    *

    C’est ici que se manifeste l’étroite corrélation entre les politiques intérieure et extérieure, entre la liberté et la paix. Dans la mesure où toute oppression, qu’elle soit nationale ou sociale, porte en elle le germe d’une guerre, le combat contre l’oppression forme un élément essentiel du combat pour la paix.

    Toute oppression contraint l’oppresseur au maintien d’une puissance militaire, et contraint les oppressés ainsi que leurs alliés au bellicisme. Inversement, une politique de guerre et de réarmement met dans les mains des détenteurs du pouvoir  d’État l’instrument le plus fort pour une oppression intérieure : l’armée. C’est pourquoi la paix européenne et mondiale ne pourra être assurée définitivement que lorsque les religions, les nations et les classes cesseront de se sentir opprimées.

    C’est la raison pour laquelle une politique extérieure pacifique va main dans la main avec une politique intérieure libérale  — et une politique extérieure guerrière avec une oppression intérieure.

    7. ENCOURAGEMENT DE LA PENSÉE PACIFIQUE

    À côté du combat à mener pour faire gagner son programme de paix en termes de politique extérieure, le pacifiste ne doit manquer aucune occasion d’encourager la collaboration et l’entente internationales.

    Ceci conditionne l’attitude du pacifisme vis-à-vis de la Société des Nations .

    L’actuelle Société des Nations est, en tant qu’institution de paix, très imparfaite ; elle est avant tout lourdement chargée de par l’héritage de la guerre qui lui a donné naissance. Elle est faible, déstructurée , peu fiable ; de plus, elle n’est qu’un fragment tant que les États-Unis, l’Allemagne et la Russie en restent éloignés. Néanmoins, la Société des Nations genevoise est la première ébauche d’une organisation internationale et mondiale des États, devant se substituer à l’anarchie des États, en vigueur jusque-là.

    Elle a l’incommensurable avantage de l’existence vis-à-vis de toutes les institutions meilleures, qui ne sont que des projets.

    C’est pourquoi chaque pacifiste doit soutenir la faible, la fragile, l’embryonnaire Société des Nations : il doit la critiquer — non la combattre ; travailler à sa réorganisation  — non à sa destruction.

    Chaque pacifiste doit de surcroît contribuer à aplanir la stupide haine des peuples , qui nuit à tous et n’est utile à personne. Il peut faire cela au mieux via la diffusion de la vérité et via le combat contre la malveillante et inculte incitation à la haine raciale.

    En effet, l’une des causes principales de la haine nationale réside dans le fait que les peuples ne se connaissent pas mutuellement et ne se voient qu’à travers des images écorchées , d’après les remarques d’une presse et d’une littérature chauvines. Pour combattre ces déformations, le pacifisme doit créer une littérature populaire éclairante ,

    encourager les traductions, tout autant que les échanges entre professeurs, instituteurs, étudiants et enfants.

    À travers un accord international, le harcèlement chauvin contre les nations étrangères doit être combattu sans ménagement, dans les écoles et dans la presse.

    Pour le soutien  à la pensée pacifique et au combat contre le bellicisme, dans tous les États devraient voir le jour des ministères de la paix , qui, en étant en contact permanent entre eux et avec toutes les organisations pacifistes à l’intérieur et à l’extérieur du pays, serviraient à la réconciliation internationale.

    *

    L’une des tâches les plus essentielles du pacifisme consiste en l’introduction d’une langue de compréhensibilité  internationale. En effet, avant que les peuples ne puissent parler entre eux, on peut difficilement exiger d’eux qu’ils se comprennent.

    Une langue d’échange internationale aurait pour but, qu’à domicilechaque humain parle sa langue maternelle, tandis qu’il se servirait de la langue de compréhensibilité lorsqu’il serait en compagnie de ressortissants de nations étrangères. Ainsi, chaque humain quittant son paysn’aurait besoin de maîtriser que la langue de compréhensibilité seule, alors qu’aujourd’hui, à l’étranger, il a besoin de plusieurs langues.

    En tant que langue d’échange internationale, il ne peut être question que de Xespéranto ou de l’ anglais. La question de savoir laquelle de ces deux langues sera choisie pour les échanges internationaux est insignifiante à côté de l’exigence que le monde s’unisse à propos de l’une de ces deux langues.

    *

    La langue anglaise a le grand avantage, par rapport à l’espéranto, d’avoir déjà endossé le rôle de langue d’échange internationale en Australie, pour moitié en Asie, en Afrique et en Amérique tout comme dans une grande partie de l’Europe, de sorte que dans ces régions, son introduction officielle ne serait que l’officialisation d’une pratique déjà existante. À cela s’ajoute le fait qu’elle soit, de part sa position intermédiaire entre les langues germaniques et latines, facile à apprendre pour les Germains tout comme pour les Latins, et il en va de même pour les Slaves qui maîtrisent déjà une langue germanique ou latine. En outre, l’anglais est la langue des deux empires les plus puissants de la Terre et la langue maternelle la plus répandue de l’humanité blanche.

    L’introduction de la langue auxiliaire  internationale pourrait réussir, grâce à une proposition de la Société des Nations, de l’introduire obligatoirement, d’abord dans tous les collèges et dans toutes les institutions de formation des enseignants du monde, puis après une décennie, dans les écoles primaires également.

    *

    La diffusion des Lumières et le combat contre l’ignorance humaine ouvrent en soi des perspectives de réussite plus rapides pour la propagande de paix que la diffusion de l’humanité  et le combat contre la méchanceté.

    En effet les convictions humaines se modifient plus vite que les instincts humains. Et le mouvement pour la paix n’aurait pas du tout besoin d’en appeler au cœur humain, tout du moins en Europe — s’il pouvait dans une certaine mesure compter sur l’entendement humain.

    Tout comme Y Aufklàrung en a fini avec les bûchers de sorcières, la torture et l’esclavage — de même elle en finira un jour aussi avec la guerre, ce reste d’une époque barbare de l’humanité.

    Le fait de savoir quand cela se produira reste incertain ; mais le fait de savoir que cela se produira, est certain. La vitesse dépend des pacifistes.

    Le fait que les humains aient enfin appris à voler après des centaines de milliers d’années a été bien plus miraculeux et invraisemblable que ne l’est le fait qu’ils apprendront un jour à vivre en paix les uns avec les autres. —

     

     

     

     

     

     

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