• LUNDI 19 DÉCEMBRE 1955

     

    Un ciel bleu, sec et froid, dur comme un diamant, tintant comme une cloche immense, allègre et joyeux comme un petit caillou, net, limpide, frais, eau glaciale sans une ride, infini, semblable à un aigle planant au-dessus de Paris, dardant sa froide précision céleste sur les maisons, bleuissant les toits, rosissant les murs, enveloppantchaque chose dans sa gaine inflexible. Voilà le temps que j’aime. Un temps dur et tendre à la fois, infaillible. Les gens dans la rue ont le visage rose, le nez pincé par le froid, les lèvres serrées et pâlies, les traits un peu figés mais resplendissants de bien-être.
    C’est un temps qui sait ce qu’il veut. Mon bel hiver ! Point de mollesse ni de lassitude, dans ce temps-là, pas d’indécision. Mais une sorte de fierté implacable, de volonté sans faille, de domination, de grandeur. A côté des cieux orageux de l’été, de cette énervante atmosphère de beurre fondu, des gros nuages bleus dégoulinants comme de la lave...Ici, pas de torpeur, pas d’hypocrisie. Un ciel raide et tendu comme un drap amidonné, un ciel ferme et vertical. (*)

     

     

    « Schattenwindes DämmerfarbenNicola Samorì »
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