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L'imprudence
Comme une fleur à plaisir effeuillée
Pâlit, tombe et s'efface une brillante erreur.
Ivre de toi, je rêvais le bonheur :
Je rêvais, tu m'as éveillée.
Que ce réveil va me coûter de pleurs !
Dans le sein de l'amour pourrai-je les répandre ?
Il m'enchaînait à toi par des liens de fleurs ;
Tu me forces à les lui rendre.
Un seul mot à nos yeux découvre l'avenir ;
Un reproche souvent attriste l'espérance.
Hélas ! S'il faut rougir d'une tendre imprudence,
Toi qui la partageas, devais-tu m'en punir ?
Loin de moi va chercher un plus doux esclavage,
va ! De tout mon bonheur j'ai payé ton bonheur.
Eh bien ! Pour t'en venger, tu m'as rendu mon cœur,
Et tu me l'as rendu brûlant de ton image.
Je le reprends ce coeur blessé par toi !
Pardonne à mon imprévoyance :
Je lui dois ton indifférence ;
Que te faut-il encor pour te venger de moi ?Marceline Desbordes-Valmore, Élégies *
Tags : toi, ton, bonheur, imprudence, mot
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Commentaires
C'est très beau..
J'aime sa poésie douce, amère, souvent douloureuse, empreinte de sa vie malheureuse. Sourire