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Par Cruella le 29 Juin 2021 à 10:10
Il fallait écrire sans pourquoi, sans pour qui.
Le corps se souvient d'un amour comme allumer la lampe.
Puisque le silence est tentation et promesse."L'enfer musical" Alejandra Pizarnik *
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Par Cruella le 25 Mai 2021 à 16:00
Tout fait l'amour avec le silence.
On m'avait promis un silence comme un feu, une maison de silence.
Soudain le temple est un cirque et la lumière un tambour."L'enfer musical" Alejandra Pizarnik *
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Par Cruella le 11 Mai 2021 à 09:25
Sous ma robe brûlait un champ aux fleurs joyeuses comme les enfants de minuit.
Le souffle de la lumière dans mes os quand j'écris le mot terre.
Mot ou présence escorté d'animaux parfumés; triste comme lui-même, beau comme le
suicide; et qui me survole comme une dynastie de soleils."L'enfer musical" Alejandra Pizarnik *
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Par Cruella le 9 Avril 2021 à 10:20
Je voulais que mes doigts de poupée pénètrent dans les touches. Je ne voulais pas effleurer le clavier comme une araignée. Je voulais m’enfoncer, me clouer, me fixer, me pétrifier. Je voulais entrer dans le clavier pour entrer à l’intérieur de la musique pour avoir une patrie. Mais la musique bougeait, se pressait. Quand un refrain reprenait, alors seulement s’animait en moi l’espoir que quelque chose comme une gare s’établirait ; je veux dire : un point de départ ferme et sûr ; un lieu depuis lequel partir, depuis le lieu, vers le lieu, en union et fusion avec le lieu. Mais le refrain était trop bref, de sorte que je ne pouvais pas fonder une gare puisque je n’avais qu’un train un peu sorti des rails, qui se contorsionnait et se distordait.
Alors j’abandonnai la musique et ses trahisons parce que la musique était toujours plus haut ou plus bas, mai non au centre, dans le lieu de la rencontre et de la fusion. (Toi qui fus ma seule patrie, où te chercher ?Peut-être dans ce poème que j’écris peu à peu.)
Alejandra Pizarnik, extrait de "Figures du pressentiment" *
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Par Cruella le 25 Mars 2021 à 12:00
Je connais si peu de la nuit
mais la nuit semble bien me connaître
et plus encore elle m’assiste comme si je le désirais
elle recouvre l’existence avec ses étoiles
Peut-être la nuit est-elle la vie et le soleil la mort.
Peut-être que la nuit n’est rien
toute conjecture à ce sujet n’est rien
et rien les êtres qui l’ont vécu
Peut-être que les mots seraient tous là uniques
dans l’immense vide des siècles
on fouaille l’âme avec leurs souvenirs
mais la nuit sait la misère
qui boit notre sang et nos idées
elle doit vomir nos regards
sachant notre trop plein d’intérêt et de confusion
Mais il se peut que j’entende pleurer la nuit dans mes os
Ses immenses larmes délirantes
et ses cris parce que quelque chose s’en est allé depuis toujours.
Redevenir encore une fois un être.Alejandra Pizarnik *
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