• Combien plus saisissant

     

     Combien plus saisissant cet alchimiste en extase devant le cercle kabbalistique autour duquel sont tracés des caractères mystérieux qui commentent le Sepher ou le Zohar, qui révèlent l'heure et le jour où s'accomplira le Grand Œuvre !
    N'est-ce point un Juif encore que ce docteur Faust dont le visage émerge à peine de l'ombre intense? On voit dans ces ténèbres animées, dans ces ténèbres à la Rembrandt, voltiger des atomes lumineux.
    Ce silence est bien celui dont parle Fromentin, « ce silence qui n'est point la cessation de tout bruit, mais le commencement au contraire de ces bruits indéterminés que l'âme perçoit seule, » On entend penser cet homme si parcheminé, si desséché, si ossifié qu'il parait à demi mort et qui, par la fenêtre ouverte, interroge le ciel pour y chercher l'étoile d'Israël, l'astre qui doit se lever du côté de la Chaldée après tant d'années d'attente.

    Le médecin Ephraïm Bonus, appuyant sa main sur la rampe de l'escalier, dit ces choses d'une autre façon. Coiffé d'un large feutre, vêtu de l'habit de tout le monde, il a vraiment l'allure honnête de quelqu'un qui ne va plus au sabbat tous les soirs, il ressemble plus au Germain Sée d'Yvon qu'à un faiseur de philtres du moyen âge et il semble murmurer lui aussi un ça ira satisfait.
    Tout allait mieux en effet pour les Juifs. En Angleterre, ils avaient trouvé l'homme qu'ils aiment, le "Schilo", le faux Messie, le chef exclusivement terrestre qui, ne s'appuyant sur aucun droit traditionnel, est bien forcé d'avoir recours à la force secrète que détiennent les Juifs (1).Cromwell, soutenu par la Franc-maçonnerie puissante déjà mais très occulte et très discrète encore (2), avait été le protecteur zélé des juifs et s'était, efforcé de faire lever l'arrêt de proscription qui pesait sur eux.
    On a affirmé que le droit de séjour leur avait été formellement accordé à cette époque, le Dr Tavey dans son « Anglica judaïca » nie le fait. Dans son curieux livre sur « Moses Mendelssohn » et sur la réforme politique des Juifs en Angleterre, Mirabeau, qui fut l'homme des Juifs comme Gambetta, raconte ainsi les négociations qui s'engagèrent à ce sujet.

    La haine du papisme qui prévalait alors, ou plutôt qui déployait d'autres fureurs, avait inspiré des dispositions favorables pour les Juifs. Il se fit plusieurs motions parlementaires en leur faveur et si aucune ne fut suivie de succès, elles encouragèrent du moins les juifs d'Amsterdam à faire quelques propositions pour former un établissement de leur nation en Angleterre.
    On entra en négociation et Manassé Ben Israël fut choisi pour traiter des conditions. Ce vénérable rabbin vint en Angleterre et détermina Cromwell à prendre en très sérieuse considération les demandes qu'il fit au nom de ses frères.
    Alors le Protecteur appela dans son conseil deux juges, sept citoyens et quatorze ecclésiastiques. Il leur demanda s'il était licite de réadmettre les juifs en Angleterre, et dans le cas où ils tinssent pour l'affirmative, sous quelles conditions cette nation devrait être rappelée ? Quatre jours se consumèrent en disputes inutiles de la part des ministres du Saint Evangile et Cromwell les congédia en leur disant qu'ils le laissaient beaucoup plus incertain qu'ils ne l'avaient trouvé.
    On ignore le résultat des délibérations particulières du Protecteur. Quelques écrivains à la vérité déclarent positivement qu'il accorda aux juifs la permission de s'établir en Angleterre, mais d'autres soutiennent que cette permission ne leur fut donnée que sous le règne de Charles II, dans l'année 1664 ou 1665.

    E. Drumont - La France juive, Tome I (extrait 22)

     

     

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    (1) Le spectacle de ce terrible sectaire, faisant périr son roi sous la hache, paraît avoir vivement frappé l'imagination des Juifs, qui, même dans les plus lointains pays, étaient parfaitement informés de ce qui se passait en Europe.

    « Une députation singulière, écrit Léon Halévy dans son résumé de 1'Histoire des Juifs, arriva vers Cromwell du fond de l'Asie. C'étaient quelques Juifs, conduits par un célèbre rabbin d'Orient, Jacob Ben Azabel,qui venaient s'assurer si Cromwell n’était pas le Messie. Ils obtinrent plusieurs audiences du Protecteur, et lui firent la proposition qu'il repoussa d'acheter tous les livres et manuscrits hébraïques de l'université de Cambridge. Comme ils ne cachèrent pas assez le but principal de leur mission, on les renvoya de Londres, où le simple soupçon que Cromwell put être juif avait produit de l'agitation parmi le peuple. »
    (2) Les Juifs furent d'aussi impitoyables ennemis de la maison des Stuart, que de la maison de Bourbon. Ce fut un juif d'Amsterdam qui aida Guillaume d'Orange à détrôner son beau-père. « Guillaume, prince d'Orange, préparait son expédition contre Jacques d’ d'Angleterre et cherchait avec anxiété où il trouverait les fonds nécessaires pour équiper sa flotte et mener à bien ses projets de guerre contre les Anglais, lorsqu'un Israélite d'Amsterdam lui fit demander audience.
    « Quand ce citoyen nommé Schwartzau, fut admis devant le prince, il lui dit: Monseigneur, vous avez besoin d'argent pour accomplir votre projet : Voici deux millions que je vous apporte : si vous réussissez, vous me les rendrez, si vous échouez, nous sommes quittes. » (Matinées du Samedi, livre d'éducation morale et religieuse à l'usage de la jeunesse israélite, par Ben Levi.)


     

     

     

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